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Gravure à l'eau forte

Photo du rédacteur: L'AtelierL'Atelier

Aujourd’hui, nous partons à la découverte d’une autre technique de gravure : l’eau forte !

Gravure à l'eau-forte

L’eau forte est une technique de gravure en taille-douce ou en creux : les parties gravées sont encrées et donnent le dessin. Ce principe s’oppose à celui de la taille d’épargne ou en relief (par exemple la linogravure), où les creux restent blancs et où ce sont les parties non gravées qui reçoivent l’encre.

Pour réaliser une impression en creux, le graveur va retirer de la matière sur une plaque de métal, généralement en zinc ou en cuivre. Pour cela, on protège le support avec un vernis puis le graveur dessine son motif à l’aide de pointes métalliques. La plaque est ensuite plongée dans un bain d’acide qui va “mordre” le métal aux endroits où le vernis a été retiré. Après nettoyage, la plaque est encrée : l’encre se dépose dans les creux formés par l’attaque acide. Enfin, l’impression est faite avec une presse. Sous l’effet de la pression, le papier humidifié va aller “chercher l’encre”, créant ainsi le tirage final après séchage.


Comme pour la linogravure, le dessin est reporté en miroir lors de l’impression, il faut donc y penser lors de la fabrication.

Nous avons pu tester cette technique lors d’un atelier d’initiation à la Manufacture d’images à Ambert en 2019.


Oxalis pourpre

Première étape, comme toujours : le choix du motif. Pour cet essai, j'ai eu envie d'un motif végétal, dans l’esprit des gravures botaniques anciennes. Comme le travail à la pointe permet un rendu très fin, j'ai choisi de reproduire un ensemble d’oxalis, selon un modèle d’estampe vu sur internet.


Le motif choisi est reporté sur la plaque vernie en dessin direct, ou à l’aide de papier carbone. Attention à bien reporter à l’envers, car l’impression donnera une image en miroir (voir notre article sur la fabrication d’un tampon).


Pour cette initiation nous avons travaillé sur des plaques de zinc, plus accessibles pour les débutants et moins chères que le cuivre.

Report du motif sur la plaque de zinc

Ensuite, on utilise une pointe sèche pour retirer le vernis. Cet outil s’emploie comme un crayon ; il existe plusieurs tailles de pointes pour créer des traits plus ou moins fins. A cette étape le but n’est pas de creuser le métal mais juste d’enlever le vernis aux endroits que l’on veut faire apparaître en noir à l’impression. Il n’est donc pas nécessaire d’appuyer très fort. La sensation est vraiment celle du dessin au crayon ou à la plume. Pour créer des effets, d’autres outils peuvent être utilisés comme des clous, des burins, ou tout autre objet permettant de retirer le vernis.

Le dessin se fait à la pointe sèche

Vient maintenant l’étape de l’attaque acide. La plaque est protégée sur sa face arrière avec du scotch, puis mise dans un bain de perchlorure de fer. C’est à ce moment là que l’acide va “ronger” le métal et former des creux. Toutes les parties protégées par le vernis ou par le scotch resteront intactes.

Le bain acide...

Après 30 minutes environ, la plaque est nettoyée d’abord à l’eau pour retirer l’acide, puis au solvant pour retirer le vernis. Les finitions consistent à ébarber les bords et les angles de la plaque avec une lime puis un brunissoir, afin de créer un biseau.

Finitions

L’encrage de la plaque peut se faire à l’aide d’un rouleau ou directement au doigt, avec une encre d’imprimerie épaisse. Le surplus est enlevé avec un morceau de papier, puis la plaque est essuyée avec de la gaze de plus en plus propre. Le but est de nettoyer la surface de la plaque pour ne laisser de l’encre que dans les creux. Si l’on frotte trop fort, l’encre est retirée des creux et il y aura des lacunes à l’impression. Si l’on n’essuie pas assez, l’encre restante sur la surface fera des taches ou des zones grises sur le papier. Ces effets peuvent être voulus, selon le rendu final que l’on souhaite pour l’estampe.

Encrage en cours

Vient enfin l’étape de l’impression ! La plaque est mise en place, puis recouverte du papier humidifié. L’ensemble est recouvert d’un linge puis passé sous la presse. Le papier est ensuite délicatement retiré et l’on peut admirer le résultat. La plaque peut ensuite être encrée de nouveau pour réaliser un nouveau tirage. Le séchage se fait en deux temps, d’abord à plat sur une grille, puis sous un poids pour aplatir le papier. Noter que le biseau créé lors des finitions donne un bel effet gaufré au papier lors du passage sous la presse, en plus d’un effet de cadre autour du motif.

Et voilà le résultat !

Pour plus d’informations sur la Manufacture d’images d’Ambert : http://www.lebief.org/presentation-de-la-manufacture-dimages/

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